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A travers champs et fermes Faire découvrir la campagne

Les agriculteurs d'Aunis proposent des balades entres blés et tournesols, étables et bergeries.

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«Le soir, après le repas, ils ne voulaient toujours pas partir. Pourtant, la dernière randonnée s'était déroulée sous les parapluies.» Philippe Massonnet fait partie des organisateurs de randonnées qui emmènent, au printemps, citadins et «rurbains» à la découverte de l'agriculture d'Aunis (Charente-Maritime).

Que le soleil soit au rendez-vous ou pas, ils sont 150 à 200 marcheurs au départ. Chacun des trois ou quatre groupes formés est accompagné par deux agriculteurs qui jouent les guides à travers la campagne. Et c'est parti pour 7 kilomètres de ferme en ferme.

«Pour une même randonnée, nous essayons de montrer des productions variées.» Les haltes se font ainsi chez un éleveur de vaches allaitantes, un maraîcher de serres et de plein champ, un producteur de fromages de chèvres, un éleveur de chevaux...

La plaine d'Aunis étant surtout consacrée aux céréales, elles ne sont pas oubliées dans les parcours. Philippe Massonnet a creusé une fosse dans ses luzernes pour les randonneurs. Sous les parapluies, la balade y a fait une pause, pour un rapide cours sur la plante et sur la terre.

Un peu plus loin, c'était une halte devant un champ de pois, goûtés à même la gousse. Puis devant un champ de blé dur, pour rappeler les différences avec le blé tendre et les produits finaux obtenus.

Le temps de se parler

Les parcours et les fermes traversés sont jalonnés de panneaux explicatifs. Un technicien de la chambre d'agriculture explique les paysages, le rôle des haies.

Les randonneurs s'attardent sur les fouilles archéologiques, orchidées sauvages du marais poitevin, lavoirs oubliés... «Ils sont très réceptifs et prennent le temps de regarder, d'écouter et de questionner», se réjouit Philippe Massonnet.

Et les agriculteurs de leur répondre. Il n'y a pas de sujets tabous. Toutes les questions même dérangeantes obtiennent une réponse, les traitements phytos comme l'irrigation. Les agriculteurs rappellent qu'ils évitent de traiter les jours de vent, les week-ends, qu'ils sont les premiers concernés par les produits qu'ils utilisent...

« Je ne me sens pas agressé par les questions. Ce n'est jamais du temps perdu. Nous ne pouvons pas tout attendre des instances nationales. C'est au niveau local qu'il faut s'occuper de la communication en direction du public », conclut Philippe Massonnet.

 

Trois clefs: marche, animation, dégustation

Partout en France s'organisent des randonnées pour découvrir le patrimoine rural et l'agriculture locale. Elles associent l'effort de la marche, des animations pour agrémenter la ballade, la découverte de l'agriculture et du patrimoine local et une restauration avec des produits locaux.

Les partenaires de ces ballades varient: agriculteurs locaux, mairies, offices de tourisme, syndicats agricoles, chambres d'agriculture... En Seine-Maritime, l'association des producteurs-transformateurs a attiré 2.000 personnes lors de la «randodulait», début juillet.

En Moselle, 300 promeneurs ont sillonné, dimanche 16 juin, les chemins creux de Sommerviller, accompagnés par les clubs de randonnées locaux. Aux haltes, des agriculteurs commentaient les traces laissées par l'ancien vignoble, les cultures. Après avoir traversé un champ «d'articulture» dessiné par un jardinier-concepteur dans une prairie, les marcheurs ont découvert la chêvrerie de Pierre et Samuel Bourdon et ont conclu par un buffet fermier.

 

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